Roumanie, la Munténie du 5 au 7 septembre 2014

, par Joëlle

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De Craiova à Oltenita

05/09 Craiova – Giurgiu
Il pleut toujours sans discontinuer. Ce matin nous cherchons à savoir si le train que nous avions repéré pour Giurgiu accepte les vélos. La réceptionniste de l’hôtel appelle la CFR (SNCF Roumaine) qui dit que non les trains Interrégionaux n’acceptent pas les vélos. Mais la réceptionniste me dit aussi que si on glisse un billet au contrôleur il voudra peut-être bien qu’on monte nos vélos. Nous envisageons différentes solutions mais le train est la seule possible. Arrivées à la gare sous une pluie battante nous demandons des billets pour nous et nos bicyclettes. Miracle, ça ne pose aucun problème ! Quelqu’un nous aide à monter les vélos dans notre wagon. Il n’y a pas d’emplacement prévu et nos vélos gênent ceux qui veulent monter ou descendre. Le contrôleur arrive avec la super-contrôleur : elle exige que nous déplacions les vélos à l’autre bout du wagon, en queue de train. S’ensuivent des discussions animées en roumain auxquelles nous ne comprenons pas grand-chose. Un jeune homme parlant anglais nous propose de nous aider pour la descente du train et s’excuse auprès de nous de l’attitude de la super-contrôleur. Nous avons un changement à Videle mais 1h50 minutes pour le gérer...sauf que la voie nous est annoncée 1 min avant l’arrivée du train. Il faut traverser toutes les voies sur des plaques en béton disjointes et de hauteurs différentes, devant un train qui est sur le point de partir, puis courir sur le "quai". La plate-forme du wagon est à 1m du sol sans marchepied. Quelqu’un finit par avoir pitié de nous et nous aide à tirer les vélos dans le train. Il faut avouer que même les personnes âgées ont bien du mal à monter dans ce train ! Mais nous y sommes, saines et sauves ! Un homme d’une cinquantaine d’années monte lors d’un arrêt avec son vélo. Nous l’aidons à monter son vélo et comme il descend à la même gare que nous, il nous aide aussi à descendre, sortir de la gare, descendre des marches, et nous le suivons jusqu’au motel... Nous avons "sauté" 4 étapes, nous décidons donc de rester 2 nuits à Giurgiu et d’en profiter pour aller demain visiter Ruse en Bulgarie. D’ici là le temps devrait se remettre au beau et nous permettre de retrouver nos marques.
06/09 Giurgiu et Ruse
Giurgiu en Roumanie et Ruse en Bulgarie sont reliées par le pont de l’amitié construit entre 1952 et 1954. Ce sont toutes deux des ports importants sur le Danube. Nous faisons un tour dans Giurgiu ce matin. Toujours de belles vieilles maisons dans le centre, mais complètement délabrées et pourtant habitées. Le marché au centre est le seul endroit animé de la ville. Puis nous passons la douane et traversons le pont pour atteindre le centre de Ruse en 20 kms environ. Quel contraste ! Ruse est une très belle ville en pleine réhabilitation. Le niveau de vie en Bulgarie semble bien meilleur qu’en Roumanie. Des espaces verts, des terrasses de café donnent un air de vacances...Cathédrale orthodoxe, forteresse romaine, Panthéon aux héros de la révolution, et beaux bâtiments XIXÈME, etc. Cette journée de tourisme insouciant nous remonte le moral, bien que le soleil attendu ne soit toujours pas de la partie !
07/09 Giurgiu-Oltenita
Ce matin nous quittons Giurgiu sous un ciel gris mais il ne pleut pas...
Après 10km de RN E70, nous atteignons une petite départementale qui serpente dans les collines avant d’atteindre un plateau dominant la plaine marécageuse du Danube.
La circulation est très calme, les charrettes à cheval et les tracteurs remplacent avantageusement les poids lourds. Les villages traversés sont plus coquets que lors de notre première étape désastreuse ! Les jardins de fleurs et de légumes sont bien entretenus devant toutes les maisons. Les gens qui nous voient passer nous disent bonjour ou font un signe amical...
Cet après-midi après une belle côte à 10% nous faisons une pause à l’ombre d’un arbre, à côté d’une vigne. Un homme d’environ 60 ans traverse la route pour nous rejoindre. Il nous fait comprendre que le raisin est bon et qu’il faut le suivre....Nous goûtons le raisin qu’il nous offre : c’est un muscat très sucré et, surtout, il a le goût du partage. Nous essayons de nous comprendre mais le barrage de la langue rend cela difficile. Qu’importe, nous rions ensemble de nos difficultés à échanger et Trajan (c’est son nom) nous coupe un bon kilo de raisin. Nous ne saurons jamais si la vigne lui appartient ou s’il considère cela comme un don du ciel, puisqu’il fait plusieurs fois le signe de croix orthodoxe en montrant le ciel ! 75 km aujourd’hui et nous arrivons à Oltenita où nous avons rendez-vous avec Ana-Maria, un contact que j’avais eu avant de partir. Ce soir, nous dormons chez sa grand-mère.
07/09 soirée avec Ana-Maria et Ionut
Ana-Maria termine des études d’aménagement du territoire et urbanisme à Bucarest. Elle doit présenter son mastère bientôt. Elle avait trouvé un emploi à l’agence de développement de Calarasi (70km), mais les 3 heures de transport quotidien en voiture lui auraient mange tout son salaire !
Ionut est diplômé en droit et pourrait être avocat, mais en Roumanie un avocat gagne environ 300€ par mois alors que le salaire minimum est de 200€. Il a donc choisi de travailler pour une société néerlandaise de transport routier et distribue depuis Dortmund des meubles Ikea en France, Allemagne, Italie, Espagne, pour un salaire de 1800€ . Il travaille 5 semaines d’affilée, puis a 10 jours de repos qu’il passe chez lui.
Nous dînons avec eux puis allons faire une promenade en ville. Cela semble être une habitude en Roumanie, le soir, les rues sont pleines de gens qui se promènent en famille.
Nous parlons du système éducatif qui ressemble au nôtre mais l’école maternelle n’existe pas. Les jeunes mamans qui travaillaient avant la naissance de leur enfant perçoivent une allocation pendant 2 ans, puis renoncent généralement à leur emploi pour s’occuper de leurs enfants jusqu’à 6 ans.
Nous comparons le coût de la vie. Ionut dit qu’un logement ici coûte environ 150€ par mois et il n’y a pas de logements sociaux. En Roumanie, les gens sont presque tous propriétaires de leur maison par héritage. Quant au système de santé, il semble dérisoire ; tous les hôpitaux ou dispensaires que nous avons vu dans les villages sont privés. Ana-Maria dit que les personnes ayant une maladie grave ne sont pas remboursés par leur système de sécurité sociale qui est uniquement financé par les entreprises pour leurs salariés.
Puis nous parlons de production agricole : la plupart des champs appartiennent à des agriculteurs individuels qui vendent leur production à une coopérative. Dans la région il y a aussi une importante exploitation qui appartient à un investisseur libanais et qui exporte la production de maïs, tournesol.

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